Une semaine avec Scott Weber, Directeur général d'Interpeace: Lundi - Une approche innovante et qui a fait ses preuves

Interpeace intervient dans 21 différentes zones de conflit, du Burundi au Costa Rica, en passant par l'Israël, la Lybie, le Rwanda et le Timor-Oriental. Certaines de ces zones sont parmi les plus dangereuses au monde.

Aujourd'hui, Scott Weber nous parle de l'approche d'Interpeace, unique en son genre, qui permet de construire une paix durable dans ces différents contextes.

 

Quelles sont les principales caractéristiques d'Interpeace ?

Interpeace a été créée par les Nations Unies il y a 20 ans afin de développer des méthodes innovantes de résolutions de conflits. Nous avons en effet constaté que la paix ne peut pas être imposée ou importée de l'extérieur. Elle doit être construite depuis l'intérieur, au sein même de la société. L'approche unique d'Interpeace garantit que le processus de consolidation de la paix soit une initiative pilotée au niveau national qui implique la société dans son ensemble, pas seulement ceux qui portent les armes. C'est cette large adhésion qui constitue les fondements d'une paix durable.

Sur quoi travaillez-vous en ce moment?

Nous intervenons dans 21 différentes zones de conflit. Laissez-moi vous donner un exemple de notre travail en Afrique centrale.

La région des Grands Lacs en Afrique a connu les formes les plus brutales de conflits, du génocide au Rwanda en 1994 et des épisodes récurrents de violence post-électorale au Burundi à la guerre régionale sur le territoire de la République démocratique du Congo (RDC), qui a fait des millions de victimes et a laissé la région Est du pays à la merci de groupes armés itinérants. L'instabilité dans la région ne peut pas être résolue par l'un de ces pays de manière isolée. Ils doivent travailler ensemble au plus haut niveau, mais aussi, et c'est peut-être encore plus important, au niveau communautaire, où la méfiance entre les pays représente le plus grand obstacle à la paix.

Interpeace et ses partenaires locaux dans la région travaillent afin de soutenir les efforts de construction de la paix dans chacun de ces trois pays, mais aussi afin d'enrayer la dynamique régionale de l'instabilité.

L'une des plus grandes difficultés de la consolidation de la paix consiste à faire en sorte que des saboteurs potentiels participent à la solution. Personne ne veut être forcé de changer et, la plupart du temps, on résiste à une telle pression. Nous faisons donc en sorte de traiter chaque personne avec dignité et de développer des rapports de confiance avec ceux qui sont considérés comme de potentiels saboteurs. Cela nous permet de les aider à voir le conflit dans tous ses aspects et à prendre eux-mêmes l'initiative de changer. Dans le processus de consolidation de la paix, la connaissance est un vecteur de renforcement et de transformation. Elle rend la paix possible. 

Une semaine avec Scott Weber, Directeur général d'Interpeace