L'interview | Robert Roth
Comment présenteriez-vous votre organisation en quelques mots ? En quoi consiste votre fonction? Quel est votre objectif? |
L’Association pour la prévention de la torture s’est donnée pour mission de combattre la pratique de la torture dans le monde en contribuant à mettre en place des conditions qui rendront cette pratique plus difficile et plus facile à dénoncer. Pour ce faire, elle collabore avec les Etats et les acteurs privés et les aide à mettre en place des mécanismes de prévention efficaces.
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L’APT travaille en concertation étroite avec les organismes internationaux qui poursuivent les mêmes buts, tels que le Sous-comité des Nations-Unies pour la prévention de la torture et avec d’autres ONG, telle que l’Organisation mondiale contre la torture, dont le siège est également à Genève. A l’initiative de l’Union européenne, les six principales organisations actives dans le domaine ont créé récemment un consortium qui favorisera des actions concertées.
Quelles sont les forces et les faiblesses de Genève en ce qui concerne le développement de votre activité? |
Beaucoup plus de forces que de faiblesses : la densité d’organismes et d’organisations réunies ici permet des interactions régulières, des échanges d’idées et de pratiques. Nous rencontrons en particulier régulièrement des membres du Comité des Nations-Unies contre la torture et du Sous-comité déjà cité. Les difficultés sont bien connues de tous : prix du logement et de la vie en général, obstacles pour obtenir rapidement des visas pour les collaborateurs extra européens.
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Le modèle sur lequel repose le travail de l’APT, dans un domaine limité, peut être reproduit à plus large échelle : des relations de confiance mutuelle entre organisations non gouvernementales et Etats, qui autorisent les premières à conseiller et critiquer les seconds, dans le but de réaliser des objectifs globalement partagés. Les organisations non gouvernementales peuvent être des passerelles entre des Etats opposés idéologiquement. Mais il ne faut pas idéaliser, ni rêver : les oppositions idéologiques, voire culturelles et d’intérêts économiques, risquent de se creuser, rendant l’idée même d’une « gouvernance mondiale » sans véritable objet.
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Je dors plutôt bien, malgré l’état du monde, qui m’angoisse pour mes enfants. Ce qui m’angoisse profondément est le retour en grâce du nucléaire, à tous les échelons. Je ne pensais pas vivre cela. La question que j’aurais aimé qu’on me pose est : est-ce que la prévention de la torture marche ? J’aimerais avoir le temps de vous convaincre que oui !